Définition
« Et qu’est-ce que l’ignorance, quelle est l’origine de l’ignorance, qu’est-ce que la cessation de l’ignorance, quel est le chemin qui mène à la cessation de l’ignorance? Ne rien savoir de dukkha, ne rien savoir de l’origine de dukkha, ne rien savoir de la cessation de dukkha, ne rien savoir du chemin qui mène à la cessation de dukkha — c’est ce qu’on appelle l’ignorance. Avec le surgissement des souillures il y a le surgissement de l’ignorance; avec la cessation des souillures il y a la cessation de l’ignorance. Le chemin qui mène à la cessation de l’ignorance n’est rien d’autre que ce Noble Octuple Sentier; c’est-à-dire, vue correcte… concentration correcte. »
…
« Et que sont les souillures, quelle est l’origine des souillures, qu’est-ce que la cessation des souillures, quel est le chemin qui mène à la cessation des souillures? Il y a trois souillures: la souillure du désir sensuel, la souillure de l’être et la souillure de l’ignorance. Avec le surgissement de l’ignorance il y a le surgissement des souillures. Avec la cessation de l’ignorance il y a la cessation des souillures. Le chemin qui mène à la cessation des souillures n’est rien d’autre que ce Noble Octuple Sentier; c’est-à-dire, vue correcte… concentration correcte. »
MN 9 [Sammaditthi Sutta]
La cause-racine de dukkha
– Avijjā-paccayā saṅkhārā:
conditionnées par l’ignorance,{1} les saṅkhārās apparaissent.
– Saṅkhāra-paccayā viññāṇaṃ:
conditionnée par les saṅkhārās, la conscience{2} apparaît.
– Viññāṇa-paccayā nāmarūpaṃ:
conditionné par la conscience, le nom et forme{3} apparaît.
– Nāmarūpa-paccayā saḷāyatanaṃ:
conditionnés par le nom et forme, les organes des sens{4} apparaissent.
– Saḷāyatana-paccayā phasso:
conditionné par les organes des sens, le contact{5} apparaît.
– Phassa-paccayā vedanā:
conditionnée par le contact, la sensation{6} apparaît.
– Vedanā-paccayā taṇhā:
conditionnée par la sensation, l’appétence{7} apparaît.
– Taṇhā-paccayā upādānaṃ:
conditionné par l’appétence, l’attachement{8} apparaît.
– Upādāna-paccayā bhavo:
conditionné par l’attachement, le devenir{9} apparaît.
– Bhava-paccayā jāti:
conditionnée par le devenir, la naissance{10} apparaît.
– Jāti-paccayā jarāmaraṇaṃ sokaparideva dukkhadomanassupāyāsā sambhavanti:
conditionnés par la naissance, la vieillesse et la mort,{11} le chagrin, les lamentations, la douleur, l’angoisse, et le désespoir entrent ensuite en jeu.
Telle est l’apparition de toute cette masse de souffrance
…donc, lorsque cesse l’ignorance, de même dukkha doit cesser
– Mais: avijjāya tveva asesavirāganirodhā saṅkhāranirodho:
de la disparition et de la cessation sans résidus de cette ignorance même il y a la cessation des fabrications.
– Saṅkhāranirodhā viññāṇanirodho:
de la cessation des fabrications il y a la cessation de la conscience.
– Viññāṇanirodhā nāmarūpanirodho:
de la cessation de la conscience il y a la cessation du nom et forme.
– Nāmarūpanirodhā saḷāyatananirodho:
de la cessation du nom et forme il y a la cessation des organes sensorielles.
– Saḷāyatananirodhā phassanirodho:
de la cessation des organes sensorielles il y a la cessation du contact.
– Phassanirodhā vedanānirodho:
de la cessation du contact il y a la cessation des sensations.
– Vedanānirodhā taṇhānirodho:
de la cessation de la sensation il y a la cessation de l’appétence.
– Taṇhānirodhā upādānanirodho:
de la cessation de l’appétence il y a la cessation de l’attachement.
– Upādānanirodhā bhavanirodho:
de la cessation de l’attachement il y a la cessation du devenir.
– Bhavanirodhā jātinirodho:
de la cessation du devenir il y a la cessation de la naissance.
– Jātinirodhā jarāmaraṇaṃ soka·parideva·dukkha·domanass·upāyāsā nirujjhanti:
de la cessation de la naissance, cessent tous à la suite la vieillesse et la mort, le chagrin, les lamentations, la douleur, l’angoisse et le désespoir.
Telle est la cessation de toute cette masse de souffrance.